Aides Pac Les subventions laitières de l'UE nuisent toujours aux pays en développement selon ActionAid
Les subventions laitières de l'UE continuent à nuire aux producteurs laitiers des pays en développement malgré une réforme en 2003, qui avait pour but d'y remédier, dénonce un rapport de l'Ong ActionAid publié mardi, qui cite l'exemple du Bangladesh.
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15 % de son prix d'exportation
Quelques 7 millions d'habitants y vivent de la production laitière, la plupart du temps avec deux vaches, et si elle se développait, la filière « pourrait sortir de la pauvreté des millions de personnes », juge ActionAid, en soulignant le fort potentiel de demande pour le lait dans ce pays. Or quelque 20 % des ventes de lait au Bangladesh sont réalisées par la marque de lait en poudre « Dano », produite par la société suédo-danoise Arla Foods. Cette dernière a bénéficié de subventions qui ont représenté 15 % de son prix d'exportation en 2009. « Cela signifie qu'Arla Foods aurait dû fixer des prix de 15 % plus élevés pour réaliser le même bénéfice » que celui obtenu grâce aux subventions, selon le rapport.
Au Bangladesh, les classes moyennes et supérieures préfèrent le lait en poudre, réputé plus sûr et bénéficiant d'une meilleure publicité, au lait frais de production locale, souligne l'Ong. Et le pays a importé ces dernières années entre 20 et 50 % de ses besoins en lait en poudre de l'Union européenne (UE). En outre, relève le rapport, Arla Foods a dépensé en 2010 quelques 134.000 euros pour un projet de distribution de lait dans un bidonville de la capitale Dacca, consistant essentiellement à distribuer son propre lait en poudre, un projet « intimement lié à sa stratégie de vente ».
378.000 tonnes de lait en poudre exportées depuis l'UE
Au total, l'UE a exporté 378.000 tonnes de lait en poudre, principalement à destination des pays en voie de développement. En même temps, une partie de la stratégie de développement européenne consiste précisément à aider les agriculteurs de ces pays, notent les auteurs du rapport. Selon ActionAid, la réforme de la politique agricole commune à partir de 2014 représente une opportunité pour « mettre fin aux subventions dévastatrices et aura valeur de test de la volonté de l'UE de faire en sorte que ses politiques oeuvrent de manière cohérente en faveur du développement des pays pauvres ».
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